Bien que les enregistrements audio et les bandes vidéos soient rares, nous avons pu retrouver ces quelques mots échangés entre Frida Kahlo et Gustave Courbet.
Gustave Courbet : Savez dans quelle ville j’ai peint l’Origine du monde
Frida Kahlo : Si señor
Gustave Courbet : Non, ce n’est pas Niort, c’est Ornans !
Cette conversation vous paraît tirée par les cheveux ? Vous avez raison ! La question de Courbet arrive un peu comme un cheveu sur la soupe ! Et les plus sourcilleux d’entre vous, auront peut-être également remarqué un léger anachronisme. Qu’à cela ne tienne, si Frida est née un poil trop tard pour avoir rencontré Gustave, les deux artistes partageaient bien plus qu’une belle toison !
Engagement et Anticonformisme
S’il y a bien une chose commune à l’auteur de l’origine du monde et la belle au poil saillant, c’est leur manière de rire au nez et à la barbe du conformisme. Quand l’un choquait le monde de la peinture et révolutionnait la manière d’incarner la femme dans l’art, l’autre se représentait dans des autoportraits sans filtres. Au-delà des courbes et formes extravagantes, on retrouve également dans leurs œuvres, un regard acerbe sur la société et le monde qui les entoure.
Malgré l’océan et accessoirement le siècle les séparant, la même problématique semblait toucher Frida et Gustave. L’un engagé dans la commune de Paris et l’autre dans le parti communiste mexicain portaient une sensibilité particulière à la condition sociale de leurs pays respectifs. Frida dans son Autoportrait à la frontière entre États-Unis et Mexique et Gustave dans son Atelier du peintre mettent à poil les maux de la société.
À gauche du tableau, dans un décor macabre qui a de quoi vous faire dresser les cheveux sur la tête, Gustave représente la classe dirigeante composée de ministres, curés et marchands exploitant bêtes de foire, ouvriers et mendiants. De l’autre côté de la toile, on retrouve ses amis. Libres-penseurs, comme lui, ils refusent de participer à ce qu’ils associent à une exploitation et un asservissement. Alors que les premiers sont recroquevillés et à l’agonie, les seconds apparaissent forts, fringants et plein d’énergie.
Nul besoin de vous dire que ses pensées, sa personnalité et son art sont urticants pour la société française du XIXe siècle. Et Courbet devient très vite persona non grata. Mais peu importe, Gustave a toujours préféré aller à rebrousse-poil !
Pour suivre Diego, l’amour de sa vie, Frida quitte son Mexique natal pour les États-Unis. Mais après quelques années au pays de l’oncle Sam, elle commence à se faire des cheveux blancs et l’American dream tourne au cauchemar.
Sur son autoportrait Frida se représente, à l’instar de Gustave, comme une frontière entre deux mondes.
D’un côté le Mexique, pays fertile inondé de soleil où les fleurs poussent en abondance.
De l’autre, les États-Unis, nation du profit et de l’industrie où règne la nuit et les nuages sombres émanant des usines. Tel un chat régurgitant une boule de poil, Frida crache tout son dégoût de l’American way of life.
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